Oedème (Boursouflure)

Sorgente: Mediscope

Définition

L’accumulation accrue d’eau dans les tissus est appelée oedème. Il peut survenir localement dans le cadre de processus inflammatoires ou bien d’une thrombose veineuse de la jambe.

Comment se manifeste ce symptôme?

Dans le jargon médical, un oedème désigne une accumulation de liquide dans les tissus corporels. Lors d’un oedème, la partie du corps touchée enfle, car trop de liquide a infiltré le tissu. Le plus souvent, les bras ou les jambes sont touchés, et ce dû à la pesanteur, qui favorise l’accumulation de liquide dans les membres inférieurs du corps. Les oedèmes de la jambe débutent normalement au niveau de la cheville tout en progressant vers le haut, alors que l’oedème du bras se manifeste en premier lieu aux doigts.

Les oedèmes ne peuvent affecter que certaines parties du corps (p.ex. uniquement les pieds ou les mains, un bras ou une jambe, les paupières ou les lèvres), ou alors être généralisés. Hormis la peau, d’autres organes peuvent être également enflés, tels les poumons (oedème pulmonaire) ou le cerveau (oedème cérébral). Un épanchement de liquide dans l’abdomen est appelé ascite en jargon médical.

Signes d’oedème de la jambe ou du bras:

  • Une jambe ou un bras a l’air enflé
  • Une jambe ou un bras semble boursouflé et lourd le soir
  • La peau enflée prend le godet (c’est-à-dire qu’en appuyant sur l’oedème, une dépression se forme)
  • La peau au niveau de l’oedème semble tendue et est chaude
  • Les articulations sont moins mobiles au niveau de l’oedème
  • Chaussures, vêtements ou bagues/bracelets sont soudainement trop serrés
  • Prise de poids brusque et inexplicable, voire fluctuations de poids pendant la journée

OEdèmes lymphatiques
Lors d’un oedème lymphatique, un bras ou une jambe enfle à la suite d’une accumulation de la lymphe. Un exemple connu est l’oedème lymphatique après une opération de cancer du sein. Dans le cadre de cette intervention chirurgicale, les vaisseaux et les ganglions lymphatiques de l’aisselle sont réséqués, ce qui peut empêcher l’évacuation de la lymphe du bras. Le tissu semble lisse et ferme, une dépression n’est cependant pas possible.

A la longue, les oedèmes finissent par abîmer le tissu. La peau est endommagée et peut présenter des ulcères, par exemple à la jambe.

Troubles concomitants probables: miction accrue pendant la nuit, prise de poids, douleurs aux bras ou aux jambes, dyspnée (oedème pulmonaire), toux accompagnée d’expectorations mousseuses, troubles de la conscience (oedème cérébral)

Quelles sont les maladies qui causent ce symptôme?

Il existe une multitude de causes pouvant être à l’origine d’une accumulation de liquide dans un tissu corporel. Des oedèmes peu spectaculaires au niveau de la cheville peuvent se manifester auprès de personnes en bonne santé après avoir été debout toute la journée, lorsqu’il fait chaud ou chez les femmes dû à des fluctuations hormonales (p.ex. pendant la grossesse ou quelques jours précédant les règles). Des oedèmes plus impressionnants sont cependant toujours un signe d’une maladie sous-jacente sévère tels que les varices, les troubles cardio-vasculaires, les troubles hépatiques ou rénaux. La cause d’un lymphoedème est un trouble du système lymphatique.

Les causes fréquentes d’oedèmes pathologiques sont:

Oedème à la suite d’un trouble cardio-vasculaire

  • Insuffisance cardiaque
  • hypertension

Oedème à la suite d’un trouble hépatique ou rénal (carence en protéine)

  • Cirrhose du foie
  • Glomérulonéphrite (inflammation des reins)
  • Insuffisance rénale chronique

Oedème suite à des troubles métaboliques ou hormonaux

  • Troubles hormonaux des surrénales: syndrome de Conn, Cushing
  • Hypothyroïdie (diminution de la fonction de la thyroïde)
  • Diabète sucré

Autres causes d’oedèmes

  • Maladies veineuses: varices, insuffisance veineuse, thrombophlébite
  • Troubles d’évacuation de la lymphe à la suite d’une intervention chirurgicale ou lors de cancers (cancer du sein, cancer du foie)
  • Anomalie congénitale des vaisseaux lymphatiques
  • Effet secondaire d’un médicament
  • Oedème allergique (également appelé oedème de Quincke ou angioedème): p.ex. après une piqûre d’insecte ou une allergie alimentaire, urticaire géant
  • Oedèmes à la suite d’une infection ou d’une blessure
  • Syndrome prémenstruel
  • Oedèmes de grossesse: les faibles oedèmes de la jambe sont sans danger; les oedèmes touchant les mains ou le visage sont dangereux; pré-éclampsie (hypertension artérielle de grossesse accompagnée d’oedèmes)
  • Le lipoedème: oedème touchant le tissu graisseux des jambes, se présentant typiquement en tant que cellulite et que l’on retrouve exclusivement auprès des femmes très adipeuses
  • L'oedème pulmonaire de haute-altitude

S'aider soi-même

Pour prévenir ou atténuer les oedèmes, en particulier les oedèmes touchant les jambes, il existe quelques mesures à prendre soi-même:

  • Lors d’une maladie veineuse, une activité physique régulière est fortement recommandée (p.ex. faire du vélo ou de la gymnastique particulière pour les veines). Ainsi, non seulement le système cardio-vasculaire en profite, mais les veines des jambes sont également sollicitées. La fonction de "pompage" des muscles permet ainsi le transport du liquide accumulé dans les tissus.
  • Les oedèmes de la jambe régressent lorsque les jambes sont surélevées régulièrement ou lorsqu’on s’allonge (p.ex. pendant la nuit), mais réapparaissent spontanément après une station debout prolongée.
  • Lors d’une insuffisance veineuse, le port de bas de contention est utile
  • Lors d’oedèmes causés par une inflammation, des compresses froides peuvent être utiles
  • Pour prévenir les oedèmes pathologiques, des médicaments prescrits à cet effet doivent être pris régulièrement
  • Réduire un surpoids éventuel
  • Diminuer l’apport en sel et en liquide
  • Une bonne hygiène de la peau, vu que les oedèmes abîment à la longue le tissu corporel.

Quand faut-il consulter?

Des oedèmes au niveau de la cheville faibles peuvent se manifester chez les personnes saines et régressent après une surélévation des jambes voire après une nuit. Ils sont alors complètement inoffensifs, mais peuvent être dérangeants au niveau cosmétique pour le patient, ce qui peut devenir une charge psychique pour ce dernier.
Les oedèmes récurrents ou se péjorant avec le temps nécessitent toujours d’être examinés par un médecin. Un oedème pulmonaire se manifestant par une dyspnée représente toujours une situation d’urgence potentiellement mortelle, ce qui explique l’hospitalisation immédiate du patient.  Il en vaut de même pour les gonflements de tissus des voies respiratoires supérieures lors de réactions allergiques (à la suite d’une piqûre d’insecte ou d’une allergie alimentaire p.ex.).

Quel médecin consulter?

  • Médecin de famille (généraliste)
  • urgentiste (composer le 144 en Suisse, le 112 à l’étranger)

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Examens médicaux

Pour pouvoir se faire une idée des troubles actuels et des causes possibles, le médecin interroge tout d’abord le patient en relevant ses symptômes et ses antécédents médicaux (anamnèse), puis fait un examen physique (inspection, palpation, auscultation, percussion, examens de fonction, etc.). Par la suite, d’autres examens médicaux supplémentaires peuvent être nécessaires.

Relever les troubles actuels et les antécédents personnels  du patient (anamnèse)

  • Questions relatives à l’oedème-même: depuis quand, en l’espace de combien de temps s’est-il développé, fluctuation du volume de l’oedème pendant la journée, régression nocturne, miction abondante et fréquente, fluctuation du poids corporel pendant la journée, etc.
  • Troubles concomitants (voir ci-dessus)
  • Maladies sous-jacentes et antécédents médicaux, y compris les interventions chirurgicales
  • Allergies
  • Maladies et causes de décès significatives auprès des membres de la famille
  • Prise de médicaments, notamment les diurétiques et les antalgiques à effet drainant
  • hygiène de vie, aspects sociaux et professionnels
  • habitudes: alimentation, sommeil, stimulants (café, alcool, tabac, drogues), stress, etc.

Examen physique
Le médecin veille particulièrement à la localisation de l’oedème ainsi qu’à la consistance au toucher. Lors de maladies veineuses, les oedèmes prennent le godet, ce qui n’est pas le cas des oedèmes lymphatiques, et ceci en raison de leur forte teneur en protéines. Un oedème pulmonaire peut être diagnostiqué lors de l’auscultation des poumons, l’ascite grâce à la percussion abdominale.

Examens complémentaires/particuliers:

  • analyses sanguines
  • analyses des urines
  • échographie des vaisseaux sanguins
  • radiographie des veines à l’aide d’une substance de contraste (phlébographie)
  • radiographie des vaisseaux lymphatiques avec une substance de contraste (lymphographie)
  • examen du flux lymphatique après application d’une substance radioactive (lymphographie avec un radio-isotope)
  • électrocardiographie (ECG)
  • échographie abdominale
  • radiographie pulmonaire
  • scanner (tomodensitométrie) ou IRM (Imagerie à résonance magnétique)

Traitement médical

Le traitement des oedèmes dépend toujours de sa cause, ce qui implique les possibilités thérapeutiques suivantes:

Traitement de la maladie sous-jacente/traitement médicamenteux
Le traitement, voire l’éradication de la maladie sous-jacente est au premier rang, car les oedèmes ont tendance à revenir. Ceci est particulièrement vrai pour les oedèmes causés par une insuffisance cardiaque ou une maladie rénale, des pathologies nécessitant en règle générale un traitement médicamenteux. De plus, les oedèmes sévères sont éliminés par des diurétiques (des médicaments à effet drainant). Le médecin recommandera d’ailleurs une diminution de l’apport en sel et de la quantité de liquide consommée quotidiennement, et ce pour prévenir une accumulation de liquide dans les tissus.

Mesures physiques
Lors d’oedèmes lymphatiques, un traitement appelé « thérapie décongestionnante complexe (TDC) » est proposé en premier lieu. Elle comprend un drainage lymphatique manuel (technique de massage douce permettant l’évacuation de la lymphe) ainsi qu’une compression du tissu concerné (poignées fermes autour du tissu endurci).

Les oedèmes de la jambe à la suite d’une maladie veineuse sont également traités selon la thérapie décongestionnante. En font parti: une surélévation régulière des jambes pour favoriser le désenflement, l’application de froid, drainage manuel de la lymphe, thérapie de mobilité (p.ex. une gymnastique particulière pour les veines) ainsi que le port de bas de contention.

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