Convulsions (Crise de convulsion, Crise épileptique, Mal comitial, Spasmes)

Sorgente: Mediscope

Définition

Par convulsions on entend les contractions très fortes et involontaires de groupes musculaires de l’organisme. Elles sont provoquées par une décharge spontanée des cellules nerveuses dans le cerveau.

Comment se manifeste ce symptôme?

Les convulsions peuvent se manifester de façons différentes. Selon l’aire cérébrale touchée, les convulsion peuvent être partielles (limitées à une région du cerveau ou à un groupe de neurones) ou généralisées (impliquant les deux hémisphères cérébraux simultanément). 

Les crises partielles émanent donc d’une aire cérébrale limitée du cerveau. Les signes cliniques sont:

  • Sensations anormales ou hallucinations sensorielles brusques (p.ex. odeur ou goût inhabituel, troubles de la vision, soudaine impression d’entendre de la musique, sentiment d’irréalité, paresthésies des bras ou des jambes, etc.).
  • Fasciculations faciales, des mains ou des pieds
  • Perte de conscience de courte durée accompagnée "d’automatismes" tels que la déglutition involontaire, faire des bruits avec sa bouche, etc.

Les crises non-limitées à une aire en particulier et touchant les deux hémisphères s’appellent « crises généralisées ». En font partie:

  • La crise tonico-clonique (grand mal) est une crise épileptique suivant un déroulement particulier: le patient perd conscience, tout en contractant involontairement l'ensemble des muscles de ses membres, du tronc et du visage, suivi par une phase d’épuisement et éventuellement de confusion. Pendant cette crise, il est possible que le patient perde ses urines, voire qu’il se morde la langue ou la joue.
  • L’absence, durant quelques secondes et caractérisée par une perte brusque du contact avec un regard vitreux (l’enfant est « dans la lune »)
  • Contractions musculaires brusques des épaules et des bras, comme lorsqu’on s’effraye.

N.B.: ce phénomène n’est en rien apparenté aux contractions musculaires involontaires se manifestant lorsqu’on s’endort, connu de la majorité de la population. L’hypothèse retenue jusqu’à présent pour expliquer ces sursauts au moment de s’endormir postule que le cerveau prend plus de temps que les muscles pour « s’arrêter ». Le cerveau essaie donc de réactiver les muscles, ce qui cause les contractions involontaires. En règle générale, ce syndrome est bénin, même si cela peut préoccuper les patients. Attention: si les contractions touchent uniquement les bras ou les jambes, il se peut qu’il s’agisse d’un «syndrome des jambes sans repos » ; dans ce cas, il faut consulter.

Quelles sont les maladies qui causent ce symptôme?

Le plus souvent, la crise épileptique est un évènement unique se manifestant dans le cadre de certaines maladies ou circonstances. On appelle cela « des convulsions occasionnelles ». Voici quelques exemples: épilepsie lors de privation de sommeil, lors d’un excès alcoolique, dans le cadre des maladies métaboliques ou lors de convulsions fébriles chez les enfants.

Il faut les différencier des véritables crises épileptiques dont on ignore la cause directe et qui ont tendance à se répéter.

Causes des crises épileptiques:

  • épilepsie
  • épilepsie de l’âge

Causes des convulsions occasionnelles

  • manque d’oxygène cérébral (p.ex. lors d’un AVC ou d’une naissance compliquée)
  • convulsions fébriles chez les enfants
  • syndrome du bébé secoué
  • hypoglycémie (diabète)
  • tétanos
  • hyperventilation (le fait de respirer trop vite et de manière exagérée)
  • éclampsie (hypertension gravidique)
  • sevrage de l’alcool ou de drogues
  • effets indésirables médicamenteux (surtout lors de sevrage médicamenteux soudain)
  • épilepsie psychosomatique
  • maladie de Creutzfeldt-Jakob
  • empoisonnement
  • traumatisme crânien
  • méningite
  • hémorragie cérébrale
  • tumeur cérébrale
  • manque ou absence de sommeil
  • stress
  • facteurs déclencheurs: lumière intermittente (discothèques), jeux d’ordinateurs  mouvementés, excès alcoolique, manque de sommeil, etc.)

S'aider soi-même

Une crise épileptique semble dangereuse, même si, en règle générale, elle ne l’est pas et qu’elle cesse spontanément (après environ 2 à 3 minutes).

Il est cependant conseiller aux épileptiques de toujours avoir sur soi les médicaments nécessaires ainsi qu’un carnet d’urgence expliquant la forme d’épilepsie dont ils souffrent.

Gestes de premier secours pendant ou après une crise de convulsion

  • noter la durée de la crise
  • protéger l’épileptique d’éventuelles blessures: écarter les éventuels objets autour de lui, poser un linge ou un coussin sous sa tête
  • desserrer les vêtements trop gênants/trop serrés
  • ne pas tenir les bras et les jambes de l’épileptique
  • ne rien mettre en les dents dans l’intention d’éviter une morsure de langue ou de joue
  • ne pas essayer d’interrompre la crise d’épilepsie en hurlant ou en secouant la personne, mais surtout ne jamais essayer de réanimer la personne pendant une convulsion

Après la crise

  • une fois que la crise est passée, l’épileptique semble très fatigué ou pas complètement réveillé. En règle générale, il se remet spontanément de la crise.
  • Mettre le patient en position latérale de sécurité et ne pas essayer de le réveiller
  • Vérifier s’il s’est blessé
  • Ne jamais laissé un épileptique seul pendant une convulsion jusqu’à ce qu’il s’est remis de la crise et qu’il réponde de manière adéquate aux questions posées

Quand faut-il appeler un médecin urgentiste (SAMU)

  • si la crise dure plus de 5 minutes
  • si l’épileptique devient bleu pendant la convulsion
  • état de mal épileptique (status epilepticus): lorsque plusieurs crises épileptiques surviennent les unes après les autres sans que l’épileptique reprenne connaissance entre deux. Ceci constitue une situation d?urgence
  • confusion continue une demi-heure après la fin de la crise

appel d’urgence: (Suisse: 144, à l’étranger: 112)

Quand faut-il consulter?

Il faut consulter un médecin après toute première crise de convulsion pour savoir s’il s’agit d’une crise occasionne (crise ayant une cause directe) ou d’une véritable épilepsie.

Chez les épileptiques connus, il ne faut appeler le médecin que lorsque la crise dure plus de 5 minutes, s’il plusieurs crises surviennent les unes après les autres sans pause, si le patient reste confus ou si de nouvelles anomalies (telles que des troubles de l’élocution, des paralysies, etc.) se manifestent.


Quel médecin consulter?

  • neurologue/épileptologue
  • interniste
  • médecin de famille (généraliste)
  • pédiatre, neurologue pédiatrique

[Lien]

Examens médicaux

Pour distinguer d’autres attaques (évanouissement) et entre les types d’épilepsie, une description détaillée de la crise et des troubles est nécessaire. Le témoignage de l’entourage présent pendant la crise de convulsion y joue un rôle clé, car, la plus part du temps, l’épileptique n’a aucun souvenir de la crise. Après l’anamnèse, un examen physique constitué d’une inspection, palpation, auscultation, percussion et test de fonction est conduit. Dépendant de l’interrogatoire et de l’examen physique, d’autres examens peuvent s’ensuivre.

Relever les troubles actuels et les antécédents personnels  du patient (anamnèse)

  • questions relatives à l’épilepsie: moment de la première crise de convulsion, fréquence des attaques, circonstances des crises (p.ex. après le réveil, pendant le sommeil, etc.), durée et description exacte de la crise (perte de conscience, convulsions, perceptions étranges pendant ou après la crise, etc.), facteurs déclencheurs (p.ex. manque de sommeil, fièvre, alcool, drogues, médicaments), état après la crise (confusion, troubles de l’élocution, etc.)
  • facteurs de risque, antécédents personnels et maladies sous-jacentes: complications pendant la grossesse ou la mise au monde, troubles juvéniles du développement, convulsions fébriles en tant qu’enfant, accidents ou traumatismes crâniens, épilepsies auprès des membres de la famille, maladies sous-jacentes.
  • Prise de médicament
  • allergies
  • abus d’alcool et de drogues
  • circonstances de la vie: stress, hygiène de sommeil

Examen physique
En fait partie un examen neurologique complet, comprenant les réflexes musculaires, la force musculaire, la démarche, la posture, la coordination et le sens d’équilibre. De plus, le médecin relèvera d’éventuelles blessures de crise (morsure de langue ou de joue).

Autres examens/examens médicaux supplémentaires

  • examens sanguins (en particulier les maladies métaboliques, les infections, l’anémie et le diabète)
  • Electroencéphalographie (EEG, représentation graphique de l’activité cérébrale)
  • Imagerie médicale: scanner (tomodensitométrie), IRM (Imagerie à résonance magnétique)
  • Dépendant de l’origine des épilepsies, des examens supplémentaires peuvent être nécessaires.

Pour plus d’informations concernant les examens médicaux (diagnostic), veuillez utiliser le lien correspondant à la maladie recherchée (page principale)

Traitement médical

D’habitude, après une première crise de convulsion, on préfère attendre avant d’envisager un traitement médical. Cependant, si deux crises épileptiques surviennent en l’espace d’une année, il faut envisager à commencer une thérapie.

Convulsions occasionnelles avec une cause directe:

  • Traitement de la cause (maladie sous-jacente) qui est à l’origine des épilepsies
  • Eviter les facteurs déclencheurs si connus, comme le manque de sommeil, l?abus d’alcool, baisser la fièvre trop tôt chez les enfants ayant souffert de convulsions fébriles

Convulsions occasionnelles sans cause perceptible
Un traitement est conseillé lorsqu’une crise épileptique est vite suivie par une autre crise. En règle générale, le traitement est médicamenteux. Seuls dans des cas particuliers, on peut envisager une intervention chirurgicale (voir ci-dessous).

Traitement médicamenteux de l’épilepsie
Le traitement médicamenteux se fait à base d?anti-convulsivants. Grâce à ces médicaments, la plupart des épileptiques ont une excellente qualité de vie sans crise. Le choix de l’anticonvulsivant dépend du type de l?épilepsie. La dose optimale doit être ajustée individuellement. Après plusieurs années sans crises et dépendant des circonstances, un éventuel arrêt du traitement peut être envisagé avec l’accord du médecin traitant. Si aucune crise de convulsions ne survient, le patient est guéri.

Intervention chirurgicale chez les épileptiques
Si les anticonvulsivants ne suffisent pas pour traiter l’épilepsie, une opération chirurgicale peut être éventuellement utile, à condition que les crises épileptiques proviennent d’une petite aire cérébrale sans fonctions vitales.

Mesures générales
Lors de formes d’épilepsies légères et de crises survenant rarement, un mode de vie sain et l’évitement des facteurs déclencheurs peuvent suffire à ce que le patient vive sans crise. Ces mesures sont également recommandées auprès des épileptiques suivant un traitement médicamenteux.
Aux premiers signes d’une éventuelle crise de convulsions, le patient peut essayer plusieurs méthodes de distraction, permettant d’éviter la crise. La méthode en question est individuelle pour chaque patient.
Certains épileptiques profiteraient d’un régime particulier nommé le régime cétogène (à entreprendre avec l’approbation du médecin traitant).

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