Définition
Les élongations musculaires, les déchirures de la fibre musculaire et les déchirures musculaires sont les blessures les plus courantes, survenant généralement au cours d’une activité sportive. Ces trois dénominations désignent une seule et même condition clinique, mais reflètent différents degrés de la sollicitation excessive des muscles.
Il est question d’élongation lorsque le muscle est trop tendu mais que sa structure demeure intacte. En cas d’effort excessif persistant, des blessures telles que des déchirures de la fibre musculaire (faisceaux musculaires isolés) voire des déchirures musculaires (rupture transversale du muscle) peuvent survenir.
Causes
La cause des blessures musculaires repose souvent sur un effort excessif fourni sans entraînement ou échauffement suffisant ainsi qu’une distension excessive. Les agressions extérieures sont plus rarement incriminées.
Comme évoqué précédemment, une sollicitation excessive peut évoluer progressivement en élongation, déchirure de fibre musculaire ou déchirure musculaire. La tendance aux durcissements, un climat froid et un manque d’échauffement avant l’effort sont autant de facteurs de risque favorisant une déchirure musculaire.
Troubles (symptômes)
- Douleur à la pression et à l’extension
- En cas d’élongation, douleur croissante, de type crampe. En cas de déchirure de la fibre musculaire, douleur aiguë, fulgurante
- En cas de déchirure de la fibre musculaire importante (à partir du stade 2), des creux sont visibles au niveau du muscle, pouvant aller jusqu’à une protrusion considérable en cas de déchirure totale
- La fonction du muscle ou du membre concerné est limitée en cas de déchirure des fibres musculaires = stade 2
- En présence de blessures plus graves, des tuméfactions causées par des épanchements sanguins peuvent survenir avec le temps
Examens (diagnostic)
- Anamnèse: la description des douleurs et de la fonction du membre touché permet souvent d’évaluer l’étendue de la blessure
- Examen clinique du bras ou de la jambe concernés
- Echographie: permet de localiser et d’évaluer précisément l’ampleur d’une déchirure et d’un épanchement sanguin (hématome)
Options thérapeutiques
Traitement conservateur sans intervention chirurgicale
- Entre le premier et le quatrième jour suivant la blessure: électrothérapie
- A partir du quatrième jour: traitement par courant interférentiel
- En complément, traitement par ultrasons, favorisant la régénération musculaire
- Physiothérapie: musculation, sollicitation croissante
- Principe: lorsque le muscle n’est plus douloureux, il peut à nouveau être pleinement sollicité
- Extension passive et massages à partir de la sixième semaine seulement
Intervention chirurgicale
Le recours à la chirurgie ne doit être envisagé que si la coupe transversale laisse paraître une déchirure des deux tiers du muscle ou en présence d’un épanchement sanguin important. Le chirurgien réunit les fibres musculaires au moyen de fils résorbables. Il faut ensuite compter avec une mise au repos de quatre semaines et un travail de musculation de longue durée.
Mesures d'urgence (premiers secours)
Lors de pratiquement toutes les blessures sportives, l’application immédiate des mesures suivantes s’impose. Il est essentiel d’agir rapidement.
- Pause - arrêt immédiat de l’activité sportive en cours
- Glace - rafraîchissement de la zone blessée, s’il n’y a pas de plaie ouverte
- Compression - un bandage compressif prévient le gonflement et doit être régulièrement contrôlé.
- Surélévation - En cas de blessures qui touchent les extrémités (bras, jambes), la surélévation permet de faciliter le retour sanguin et réduit la formation d’oedèmes. Cette mesure ne s’applique bien entendu pas pour les personnes ayant perdu connaissance, ni en cas de suspicion d’une blessure de la tête, des épaules et du dos. En cas de doute, appliquer une compresse de glace ou mettre le membre blessé au repos et alerter le médecin ou l’hôpital le plus proche.
Complications possibles
- Des cicatrices peuvent apparaître dans le muscle, en particulier suite à d’importants saignements au niveau du muscle. En conséquence, le muscle ne s’étend plus comme avant et il est sujet à de nouvelles blessures, principalement des élongations, des déchirures et des saignements.
- Myosite ossifiante: si les massages ou la rééducation sont instaurés trop tôt, ou si le traitement est insuffisant, une inflammation encapsulée chronique peut se développer. Avec le temps se forment des cicatrices susceptibles de s’ossifier. La diminution de l’extensibilité musculaire augmente le risque de blessure.
- Formation d’un kyste: une capsule se forme autour du sang coagulé dans le muscle, formant une structure sacciforme. Si ce kyste devient incommodant, le recours à la chirurgie peut être envisagé pour l’enlever.