Système immunitaire : les armes de notre corps

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Source: Universitätsspital Zürich

Notre système immunitaire nous protège en permanence des agents pathogènes. Les enfants doivent d’abord constituer leurs propres défenses, tandis que chez les adultes, celles-ci diminuent avec l’âge.

Les parents connaissent le phénomène : les enfants apportent constamment diverses maladies à la maison, et ils sont tout le temps enrhumés. Chaque année, les enfants en bas âge contractent jusqu’à 12 infections, beaucoup plus que les adultes. Pourtant, alors que les petits se rétablissent en seulement quelques jours, les parents – et a fortiori les grands-parents – ont besoin de beaucoup plus de temps. Pourquoi donc ? Et comment le système immunitaire change-t-il au cours de la vie ?

Si les enfants n’ont pas seulement l’impression d’être toujours malades, il y a une raison : leur système immunitaire doit encore apprendre ce qu’il a à faire. Jusqu’à environ 10 ans, le système complexe d’organes, de cellules et de protéines spécifiques est encore en formation. C’est lorsque les bébés et les enfants attrapent des virus, des bactéries et d’autres agents pathogènes que leur corps apprend peu à peu à les gérer. C’est pour cela qu’il est recommandé de ne pas élever ses enfants dans un milieu toujours aseptisé, mais de les laisser aussi jouer dans la saleté.

Il n’y a que lorsqu’ils sont en contact avec des germes (le plus souvent bénins) qu’ils se constituent une « défense spécifique » par la formation d’anticorps. Les adultes ont pour leur part déjà surmonté différentes infections et sont donc immunisés contre de nombreux agents pathogènes. C’est particulièrement important avec les virus, car les médicaments efficaces sont peu nombreux et bien souvent, il n’existe aucun vaccin. Le corps doit lutter contre eux et d’autres intrus, ce qu’il fait en effet en permanence de manière très efficace.

Les acides, les macrophages et les cellules tueuses contre les agents pathogènes
Tout contact avec un nouveau virus ou un autre agent pathogène ne donne pas lieu à une maladie. Le corps a en effet plusieurs boucliers de protection simultanés qui sont censés protéger des intrus. La « défense spécifique » est fonctionnelle dès la naissance. Elle réagit rapidement et part à l’assaut de tout ce qui est détecté comme « étranger ». La peau et l’estomac se défendent à l’aide d’un film d’acide, et des protéines qui peuvent dissoudre les parois cellulaires des bactéries évoluent dans la salive, dans le liquide lacrymal ou dans le mucus nasal et des bronches. Le tube digestif, qui commence aux amygdales et se termine par le gros intestin, dispose d’une véritable barrière contre les germes et se défend par des substances antibactériennes, une flore intestinale saine et ses propres défenses immunitaires.

L’intestin est colonisé par de très nombreuses « grosses cellules macrophages ». Elles font partie des globules blancs et cherchent dans tous les tissus et tout le liquide lymphatique des intrus à littéralement engloutir. Dans le sang, cette fonction est assurée par les « petites cellules macrophages ». Les « cellules dendritiques » font quant à elles office de signal d’alarme. Si elles rencontrent des virus, des bactéries ou des champignons, elles produisent des neurotransmetteurs qui augmentent les défenses et envoient encore plus de macrophages « à la chasse ». En outre, elles activent les « cellules tueuses naturelles » qui reconnaissent les cellules infectées par des virus. Elles les exterminent en perforant leurs parois – un mécanisme qui fonctionne également sur les cellules tumorales.

La fièvre inhibe la multiplication
Si ces premiers mécanismes de défense ne parviennent pas à anéantir complètement les germes, ils se sédentarisent et se reproduisent. Le corps réagit à une infection de ce genre par une inflammation, qui elle-même est une forme de défense. La zone malade devient rouge, chauffe, cause des douleurs et enfle parce que d’énormes quantités de globules blancs se mettent à y migrer. La fièvre assiste la défense ; une température légèrement trop élevée de 38 °C peut déjà inhiber la reproduction des agents pathogènes. Même le métabolisme est activé, raison pour laquelle on se sent malade et fatigué. Il évacue finalement les agents pathogènes détruits en les rinçant avec du pus, du mucus ou de l’exsudat – en cas de rhume, cela se traduit par des éternuements, de la toux et le nez qui coule. Au bout de quelques jours, un corps sinon en bonne santé se repose et l’infection diminue.

Les cellules à mémoire font des patrouilles dans le corps
Si le même virus attaque à nouveau, le système immunitaire peut beaucoup mieux se défendre, car il a pu constituer une « défense spécifique ». Les cellules macrophages et dendritiques y participent. Concrètement, elles fournissent des informations sur les intrus aux cellules auxiliaires T, qui comptent elles aussi parmi les globules blancs. Les cellules auxiliaires T activent les lymphocytes B qui évoluent en plasmocytes et produisent alors une foule d’anticorps parfaitement adaptés aux assaillants.

Ceux-ci s’attachent aux virus ou bactéries et veillent à ce qu’ils soient détruits. Les macrophages éliminent les déchets. Pour être immunisé, il est décisif que les lymphocytes B et les cellules tueuses T qui ont été alertées puissent enregistrer les informations sur leur ennemi. Des « cellules à mémoire » patrouillent dans le sang et la lymphe et à la prochaine attaque du même virus, elles fabriqueront des anticorps sur mesure pour assaillir l’intrus. « Danger détecté, danger éliminé », pourrait-on dire en bref.

Pourtant, même si le système immunitaire est encore loin d’être arrivé à maturité dans les premières années, les bébés et les jeunes enfants ne sont absolument pas démunis de protection. Dans le ventre de leur mère, les fœtus reçoivent déjà une première cargaison d’anticorps de la part de leur mère à travers le placenta, le réapprovisionnement ayant lieu par le lait maternel. Le thymus est particulièrement important pour la défense des enfants. Cet organe ressemblant à une glande pèse 30 grammes à la naissance, et diminue à la puberté en se transformant dans les tissus adipeux. Néanmoins, le thymus des bébés et des enfants constitue une « usine de munitions » pour les cellules T, ainsi désignées d’après leur lieu de fabrication. Elles y apprennent à faire la différence entre ce qui provient du corps et les éléments étrangers. Ce n’est que lorsqu’elles sont « mûres » qu’elles se transforment en ganglions lymphatiques, rate et amygdales.

Les amygdales renforcent la défense des enfants
Les amygdales sont elles aussi bien plus volumineuses chez les adultes – et lorsque les enfants sont enrhumés, elles gonflent considérablement. Cela tient au fait que les cellules T y sont fréquemment en contact intense avec de nouveaux agents pathogènes intrus – tout ce que les enfants avalent ou inhalent par la bouche y passe. Comme le thymus, les amygdales diminuent de volume à la puberté. Il en va de même pour la rate, qui reconnaît également les bactéries et les virus et s’en défend par des cellules B et T. Le plus grand organe lymphatique nettoie le sang en permanence en détectant et en éliminant les cellules sanguines surannées. Les adultes peuvent certes vivre sans rate, mais ils sont alors beaucoup plus sujets aux infections.

L’âge avançant, la puissance de la réponse immunitaire diminue et le système immunitaire perd sa capacité à réagir rapidement. Il ne réagit plus aussi bien aux divers virus, bactéries et champignons par ses propres moyens que dans ses jeunes années, car avec le temps, la moelle produit moins de cellules épithéliales à partir desquelles toutes les cellules immunitaires se développent. De plus, le typhus fait défaut et ne fabrique plus de nouvelles cellules T. Par conséquent, même les vaccins ne font plus si bon effet. L’être humain vieillissant en même temps que son système immunitaire, il se trouve à la fin de sa vie presque aussi démuni que dans son enfance.

Source et en collaboration avec : l’Hôpital universitaire de Zurich www.usz.ch. Helga Kessler, journaliste scientifique, pour l’USZ.

Ces informations se veulent des indications sommaires et ne doivent pas représenter la seule base pour des décisions liées à votre état de santé. Consultez votre médecin ou votre pharmacien en cas de question médicale. Une recherche sur internet ne remplace pas une consultation par un professionnel.

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