C’est aujourd’hui la Journée Mondiale du Diabète qui attire l’attention sur les quelque 537 millions de personnes atteintes de cette maladie dans le monde entier, et sur les impacts de la maladie métabolique qu'est le diabète sucré. En Suisse, on estime à environ 500 000 le nombre de personnes atteintes de diabète. Elles sont impérativement soumises à un traitement, le plus souvent jusqu'à la fin de leur vie.
En coopération avec diabètesuisse, nous saisissons l'occasion de cette journée spéciale pour répondre à des questions importantes sur la thématique « Diabète et conduite ». Ci-après l'interview de Sascha Natalie Fisler, diabètesuisse.
Madame Fisler, y a-t-il des restrictions que doivent observer les personnes atteintes de diabète pour conduire une voiture ?
Si le traitement est bien adapté et le diabète surveillé, les personnes concernées peuvent participer au trafic, et même prendre le volant d'un véhicule. Elles doivent cependant respecter les directives des offices des routes pour obtenir le permis de conduire. Celui-ci n’est en effet délivré que si la personne concernée ne souffre pas des séquelles d’une pathologie diabétique, importantes pour la circulation, p. ex. de lésions du système nerveux, d’affections rénales ou de lésions oculaires, et n’a pas d’hypoglycémies, appelées également hypos. Ceci doit être confirmé régulièrement par des bulletins médicaux.
Brochure « Diabète et conduite »
Dans quelle mesure le diabète peut-il avoir une influence sur la capacité de conduire ?
La prise de médicaments hypoglycémiants ou d’insuline peut provoquer des hypos (taux de sucre dans le sang inférieur à 3,9 mmol/l) et perturber les capacités de concentration et de réaction lorsqu'on conduit un véhicule. Il va de soi que cela est dangereux. Pour cette raison, les personnes concernées doivent toujours mesurer leur glycémie avant de prendre le volant, et ne partir que si la valeur mesurée atteint au moins 5 mmol/l. Les capteurs de glucose modernes permettent de vérifier la glycémie en continu et, si le taux baisse, de la corriger en absorbant des glucides à action rapide que les personnes concernées doivent toujours avoir dans le véhicule.
Les mêmes règles s’appliquent-elles si vous utilisez un véhicule professionnel ?
Non, pour le transport professionnel de marchandises et de personnes (camions, bus, taxi, etc.), les prescriptions sont plus rigoureuses que celles qui s’adressent à des conducteurs non professionnels. En fonction du traitement prescrit, ces directives s’adressent également à quatre groupes à risques pour lesquels il est important d'évaluer la capacité de conduire. Ainsi, la capacité de conduire des véhicules motorisés pour le transport de plus de huit passagers (catégories de permis de conduire D et D1) n’est par exemple octroyée qu’aux personnes du groupe 1 ne présentant pas de risque d’hypoglycémie. Les personnes atteintes de diabète et suivant une insulinothérapie font partie du groupe 3 et ne peuvent pas obtenir de permis de conduire pour le transport de passagers en raison de leur traitement.
Comment rétablir la sécurité de conduite et la préserver à long terme ?
Si les trajets sont relativement longs, le conducteur du véhicule devrait s’arrêter régulièrement au bout d’une heure ou une heure et demie, mesurer sa glycémie et – le cas échéant – ingérer 10 g de glucides. Lorsque les premiers signes d’une hypo apparaissent (entre autres pouls rapide, palpitations, fatigue ou transpiration), le patient doit immédiatement interrompre son trajet et prendre des glucides à action rapide comme du glucose ou une boisson sucrée. Le patient ne peut reprendre la route qu’au bout de 30 minutes après la disparition de tous les symptômes, et à condition que le taux de glycémie soit de nouveau supérieur à 6 mmol/l.
Que peut-on faire à titre préventif pour réduire le risque de maladie ?
Il faut bien distinguer le « diabète de type I », la maladie auto-immune qui en tant que telle n’a rien à voir avec un mode de vie malsain, du « diabète de type 2 ». Seul ce dernier vous permet, en modifiant votre mode de vie (réduction du surpoids, arrêt du tabagisme, alimentation saine, pratique d'activité physique), de réduire de plus de moitié le risque de diabète. Vous ne pourrez pas influencer d’autres facteurs de risque, tels que l’âge ou la prédisposition génétique.
diabètesuisse soutient les personnes concernées. Quelles sont les offres ?
Avec nos sociétés régionales, nous représentons les intérêts des personnes concernées et nous engageons pour eux dans la société et les sphères politiques. Nous mettons des informations à disposition, proposons des conseils personnalisés au sujet du diabète de l’alimentation et nous engageons dans des actions de prévention et de sensibilisation du grand public. Les associations du diabète proposent également des camps d’été pour les enfants et les adolescents diabétiques, ainsi que de nombreuses manifestations et formations pour les personnes directement concernées et leurs proches. Depuis octobre 2022, diabètesuisse envoie également une newsletter comprenant de nombreuses informations brèves et utiles et des conseils sur la prévention d’un diabète de type 2 et des séquelles.
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Source et collaboration avec diabètesuisse (www.diabetesschweiz.ch)