Entorse de l'épaule

Source: Mediscope

Définition

L’épaule est une des articulations les plus mobiles du corps humain. La masse mobile importante qu’elle soutient représente un risque, notamment celui d’avoir l’épaule disloquée ou luxée.
Dans ce cas, la tête du bras sort de la cavité glénoïde de l’articulation, et peut provoquer d'autres blessures.

Les causes sont diverses: la première fois la luxation est souvent due à une chute (traumatisme); par la suite d’autres luxations peuvent survenir car les ligaments et les tendons sont fragilisés (on parle ici de « luxations récidivantes post traumatiques »').

Une faiblesse de l’épaule, par exemple des ligaments atoniques ou des déformations (dysplasies) de la cavité glénoïde, peut provoquer une luxation. On parle ici de luxation habituelle de l’épaule. Cette forme n’est pas très courante.

Le but du traitement consiste à réduire rapidement l’épaule (réduction) et à rétablir la mobilité totale. Le traitement est alors effectué sans opération ou réalisé sous anesthésie. Une immobilisation d’une à six semaines est impérative après la réduction.

Causes

La plupart des entorses de l’épaule (luxations de l’épaule) trouvent leur origine dans un accident (traumatisme), par exemple une chute durant le sport (ski, vélo, moto) ou dans un accident de la circulation. L’effort ou l’impact d’une force externe (meurtrissure) peuvent également venir disloquer l’épaule.

Les luxations de l’épaule récidivantes sont liées à une première entorse - en général traumatique.

En cas de fragilité congénitale comme l’atteinte de la cavité glénoïde, de ligaments ou de tendons atoniques, un mouvement brusque vers l’arrière (mouvement de levier du bras avec torsion vers l’extérieur) est souvent suffisant pour que la tête de l’épaule sorte de la cavité glénoïde.

Autres causes de luxation récidivante:

  • atteintes préexistantes des ligaments, tendons et os après un accident
  • blessures osseuses
  • perte de la perception et du contrôle du corps - troubles de la sensibilité
  • faiblesse musculaire, malgré reconditionnement physique
  • faiblesse congénitale des tissus conjonctifs (mobilité accrue)
  • syndrome de Marfan (faiblesse héréditaire des tissus conjonctifs)
  • manque de contrôle musculaire

Troubles (symptômes)

Douleur immédiate et forte dans la zone brasépaule. Le sujet ne peut plus lever le bras seul, il pend, atonique le long du corps.

Une luxation de l’épaule - peu importe les origines - doit toujours faire l’objet d’un diagnostic médical ; en effet, toute luxation peut avoir pour conséquence une atteinte des os, ligaments et tendons.

Examens (diagnostic)

Selon l’état et l’anamnèse du sujet, le médecin peut reconnaître si l’épaule est luxée (disloquée).

Examens radiologiques

Pour toute luxation de l’épaule une radiographie conventionnelle doit être effectuée, afin d’écarter les risques de dommages osseux. En cas de suspicion de lésions des parties molles, une IRM permet de poser le diagnostic.

Options thérapeutiques

Traitement d’urgence

  • attacher si possible le bras au corps pour qu’il ne soit pas branlant
  • envelopper le bras avec de la glace, mais pas directement sur la peau

Selon la gravité et la classification de la luxation et d’après les demandes du patient, le traitement sera réévalué. Le but premier du traitement est une réduction de l’épaule. On évite alors les dommages pour les autres nerfs ou vaisseaux. Le point important est que la réduction soit effectuée par un médecin expérimenté.

Réduction de l’épaule, nouvelle réduction

Selon le diagnostic, on peut être amené à réduire de nouveau l’épaule, si possible en douceur. La réduction peut occasionner des douleurs, c’est pourquoi on prescrit au patient un antalgique. Un contrôle par radiographie après réduction permet de détecter si la tête du bras est de nouveau logée dans la cavité glénoïde. Le patient reçoit des antalgiques et des médicaments anti-tuméfaction ainsi que des décontractants musculaires.

Opération

Plus le patient est jeune et actif, plus le traitement peut être chirurgical. Pour les patients plus âgés, l’immobilisation, les antalgiques et un renforcement musculaire sont souvent suffisants.
 
Les luxations récidivantes de l’épaule (luxations récidivantes post-traumatiques) sont généralement traitées chirurgicalement.

Tout d’abord, une arthroscopie permet l’évaluation des dommages.

Les lésions suivantes sont traitées chirurgicalement:

  • lésions nerveuses
  • fractures
  • blessures capsulaires

Le protocole suivant dépend du type de blessure. Les cas de dommages du labrum (bourrelet glénoïdal) et de l’appareil capsulo-ligamentaire nécessitent une stabilisation et une fixation opératoires. Il existe pour cela différentes techniques opératoires, correspondant à la blessure.

Traitement médicamenteux

  • antalgiques
  • décongestionnants
  • décontractants musculaires

Bandages

Selon la gravité de la blessure, il existe plusieurs méthodes:

  • bandage Gilchrist: avant bras maintenu à angle droit et attaché auprès du corps
  • attelle ou coussin d’abduction thoracique: la position à angle droit du bras stabilise et immobilise l’épaule ; surtout après une opération.
  • orthèse anti-luxation: stabilise l’épaule pour que la tête de l’articulation ne glisse pas

Traitement post opératoire

Une hospitalisation de deux jours peut s’avérer nécessaire. Afin de prévenir une autre luxation, il est nécessaire de porter une attelle coude pendant au moins 3 semaines. Le déplacement du bras doit être limité ainsi que la charge.

Une rééducation fonctionnelle d’au moins 6 mois est nécessaire accompagnée d’un renforcement musculaire. Les sports difficiles (en particulier, les sports de contact) sont interdits durant cette période.

Complications possibles

Chez 90 à 95% des patients, l’opération peut rétablir la stabilité de l’articulation de l’épaule. On observe dans de rares cas une limitation du mouvement de torsion externe (rotation externe) du bras.

Suites ou complications spécifiques à une luxation de l’épaule :

  • limitation de la motricité (en particulier de la rotation externe) et plus tard, arthrose
  • ankylose (épaule gelée) : inflammations et atrophie de la capsule articulaire limitant l’articulation au point de vue mobilité

Ces informations se veulent des indications sommaires et ne doivent pas représenter la seule base pour des décisions liées à votre état de santé. Consultez votre médecin ou votre pharmacien en cas de question médicale. Une recherche sur internet ne remplace pas une consultation par un professionnel.